Tout est expliqué dans ce court-métrage de Marcelo
Favaretto :
Next (F9) vous propose des portraits de personnalités
connues ou inconnues, des poètes ou des vendeurs de boutons,
des gauchos ou des gauchers. L’important est de rêver.
Le concept est simple : quatre à six portraits sont écrits
par mois. Des portraits qui mettent en avant des
personnalités de toutes origines toujours en alternance : un
homme et une femme. Pour créer un univers onirique
particulier.
Précision d’usage : ce portrait est
un portrait onirique, et donc, ce n’est qu’un portrait
onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il
raconte n’est pas une histoire vraie.
Contactez-nous
:
Vous voulez des portraits Next (F9) sur votre blog,
dans votre média format papier ou radio ? via mail
info@next-f9.com
Hicham Lasri
Quelle différence entre
un rêve et un cauchemar pour vous, Patrick Lowie ? Je
ne m'étais jamais vraiment posé la question. Je parle
toujours de rêves sans faire de distinction. Je pense que
dans l'inconscient le cauchemar n'existe pas, c'est
lorsqu'on se réveille que le conscient nous indique que
c'est cauchemardesque ou pas. Une tendre perception du
conscient en somme.
Le visage d'Hicham Lasri se
transforme lentement comme dans les mauvaises applications
Swap Face ou Face Blender... et il devient Bruce Lee. Il
fait un bond en arrière et me dit : Tu laisses
derrière toi toute la musique du monde et tu entres dans
un silence religieux qui drape ce lieu aux aspérités
incertaines. (1) » … puis : Il n'y a pas de
limites. Il y a des niveaux seulement, et tu ne dois pas
en rester là, il faut aller au-delà. Si cela doit te tuer,
que cela te tue. Un homme doit toujours dépasser son
niveau. (2) . Dans ce rêve, pas anodin, il y avait
aussi une musique pop japonaise des Pizzicato Five, genre
Happy Ending, Happy End of the World... lalalalala lalalala
lalalla lalalalala, les murs rouges et vers rétrécissaient
puis s'élargissaient en jaune et violet, lala lalala
lalalala.
Mon verre est vide,
quelqu'un a-t-il glissé une drogue sournoisement dans mon
verre à vodka rempli de pisse de chat ? dis-je.
Hicham Lasri dans une réalité virtuelle digne de
l'après-guerre, sans trop savoir laquelle, du morphose
grandeur nature, il teste les bras de Rimbaud et les
guibolles de Rocky et me dit : mais non, ça ne va
pas, on n'est plus en 1988. Il faut faire plus et mieux
Patrick Lowie ! Débrouillez-vous. Je lui dis
avoir des pouvoirs oniriques pas des pouvoirs sur les
logiciels made in China sous licence koweïtienne. C'est au
moment où je prononce ces mots que des extraterrestres
envahissent la planète. La voix d'Orson Welles en écho dans
tous les couloirs du monde labyrinthique avec toujours la
musique en fond lalalala lalalala lalalla les aliens sont
donc là, enfin, en dansant, ils débarquent et ne font qu'une
bouchée de ces pauvres humains sans humour. La technique est
simple : toucher la tête et bing lalala lalala lalalla
les pauvres humains sans cœur et sans raison se transforment
en boules de cristal, ils tombent lalala lala lalalaa sous
le poids de la boule de cristal, qui ne dira plus l'avenir à
personne, et la boule rebondit bing bing bing lala lala
lala... les têtes de cristal rebondissent à l'infini dans un
décor digne des années 70.
Hicham Lasri, à moitié tête
de Bruce Lee crie : c'est quoi ce boucan ?
Je réponds : ah ça, rien, juste les têtes
cristallisées qui rebondissent, rien de grave, je vous en
prie, asseyez-vous sur cette chaise électrique.
S'ajoute au brouhaha Aquarela do Brasil d'Ary
Barroso lalalala bing bing bing lalala lala Brasil meu
Brasil brasileiro... mulato inzoneiro. Puis un alien lui
touche la tête puis la mienne. Nous voilà en forme de boule
et on fait bing bing bing on rebondit à l'infini.
Plus tard. Plus loin. Je
retrouve Hicham Lasri dans un complet veston plutôt chic,
tout semble être redevenu normal sauf que sa voix était
toujours celle de Bruce Lee. Il me dit : Patrick
Lowie, à force de chercher Mapuetos, vous m’entraînez dans
des expériences un peu délirantes, non ? Au même
moment, il ouvre la bouche, effrayé, un alien vient de me
désintégrer. … il poursuit en dansant : labes (3) ? lala
lalala lalala lalala.....
(1) L'improbable fable de
Lady Bobblehead, de Hicham LASRI, éditions Rimale
(2) Bruce Lee
(3) Ça va ? (en arabe)
Qui est Hicham Lasri ?
Hicham Lasri est un réalisateur casablancais,
depuis 1999 ... Ses six longs métrages faits sur la
durée de 7 ans ont eu des premières à Cannes, la
Berlinale et le TIFF, à savoir: The End (2012),
C’est eux les Chiens (2013), The Sea is
Behind (2015), Starve Your Dog (2016), Headbang
Lullaby (2017) & Jahilya (2018).
Hicham Lasri est également romancier et dessinateur,
ayant publié dans cet ordre : Static (2012), Sainte
Rita (2015), Vaudou (2016), Fawda
(2017), L'Marroc (2019) et L'improbable
Fable de Lady Bobblehead (2020.) L'artiste
multidisciplinaire est également célèbre sur Youtube
grâce à ses web-série à succès : No Vaseline Fatwa
(2016) et Bissara Overdose (2017).